Janvier 2024, l’initiative TSARA a franchi une étape majeure dans ses objectifs. Lors de sa deuxième assemblée générale tenue à Saly, le plan d’action et l’agenda scientifique ont été officiellement adoptés, confortant une collaboration dynamique pour une recherche orientée vers l’action. L’initiative a pu s’élargir en accueillant de nouveaux membres associés issus du monde académique.
Une vision d’ensemble pour transformer les systèmes alimentaires
TSARA s’inscrit dans l’objectif conjoint de l’Union Africaine (UA) et de l’Union Européenne (UE) de renforcer les coopérations scientifiques entre les organismes de recherche et les établissements d’enseignement supérieur d’Afrique et d’Europe. Cette initiative se profile comme un partenariat de recherche riche, de formation et d’innovation, visant à partager les connaissances, les méthodes et les réseaux pour co-construire des programmes et des projets en soutien aux acteurs de terrain et aux politiques publiques africaines, tout en contribuant aux grandes initiatives internationales dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.
Répondre ensemble aux défis globaux
L’agenda scientifique de TSARA est ancré dans une recherche de qualité orientée vers l’impact. Il vise à répondre aux défis globaux et communs en Afrique et en Europe, notamment ceux liés au dérèglement climatique, en travaillant à la transformation des systèmes alimentaires pour favoriser la sécurité et la souveraineté alimentaires. Les systèmes visés doivent être productifs, résilients, autonomes et durables, tout en préservant les ressources naturelles et en améliorant le bien-être social et la santé globale.
Priorités thématiques de recherche
L’agenda scientifique de TSARA se décline en neuf thématiques de recherche, chacune soulignant des aspects cruciaux pour la transformation des systèmes alimentaires et agricoles en Afrique et son la ligne conductrice de l’initiative.
1. Transition agroécologique: Explorer les processus écologiques, la faisabilité technique, les bénéfices économiques et l’environnement sociotechnique favorable à la transition agroécologique.
2. Sols et climat: Adapter les systèmes de production agricoles et forestiers au changement climatique, restaurer les sols et atténuer les émissions de gaz à effet de serre.
3. Gouvernance de l’eau : Repenser la gouvernance de l’eau en s’appuyant sur l’agroécologie pour une meilleure résilience de l’agriculture.
4. Adaptation des territoires forestiers et agroforestiers : Trouver des équilibres entre la conservation de la forêt et le développement des sociétés locales, maintenir la biodiversité et évaluer les transitions nécessaires dans les pratiques.
5. Une seule santé : Comprendre les liens entre la santé humaine, animale et environnementale, en mettant l’accent sur la résistance aux antibiotiques et d’autres maladies du bétail.
6. Nutrition-santé humaine et transition des systèmes alimentaires : Explorer les changements nécessaires dans la diète alimentaire, concevoir des systèmes alimentaires “nutrition sensitive” et prévenir les pertes post-récolte.
7. Place et devenir de l’élevage : Étudier les troupeaux, les systèmes d’élevage, les métiers de l’élevage et les territoires d’élevage dans un contexte de changement climatique et de demande croissante en produits animaux.
8. Travail-emploi et revenus : Analyser les transformations du travail et de l’emploi, en mettant l’accent sur l’interaction entre les tâches, les types de contrat et les moteurs de changement.
9. Le numérique : Contribuer au déploiement du numérique en agriculture, dans une approche low-cost, équitable et accessible à tous, par le partage de connaissances, méthodes, et outils.
Transversalités et les nexus au cœur de l’agenda de TSARA
L’initiative TSARA reconnaît également l’importance des transversalités dans ses recherches, notamment en intégrant des aspects tels que le numérique, l’agroécologie et la prise en compte des risques et de l’incertitude dans ses travaux. Ces approches transversales permettront une meilleure compréhension et une action plus efficace sur les défis complexes auxquels l’Afrique et l’Europe sont confrontés dans le domaine agricole et alimentaire.
Par ailleurs les recherches « nexus », sur les interfaces entre thématiques sont encouragées. Un premier exemple est le projet MAHDIA financé dès 2024 sur les interfaces eau, alimentation et agroécologie.
En adoptant cet agenda scientifique ambitieux, TSARA renforce son engagement envers la transformation des systèmes alimentaires et agricoles.